Allergique au lait?

Allergie au lait et intolérance au lactose impliquent des mécanismes différents; toute éviction doit reposer sur un diagnostic précis ...

Intolérance ou allergie au lait : quelles différences ?

Quand on parle d’intolérance au lait, cela concerne l’intolérance au lactose, le sucre contenu dans le lait alors que l’allergie au lait est liée aux protéines contenues dans le lait.
Dans les deux cas le lait est mal supporté, mais les mécanismes sont très différents. De plus l’intolérance au lactose touche le grand enfant et l’adulte tandis que l’allergie au lait touche essentiellement le nourrisson. 

L'intolérance au lactose

L'intolérance au lactose, sucre contenu dans le lait, est due à un déficit en lactase, l’enzyme qui permet de le scinder en glucose et galactose.
Le lactose n’étant pas digéré par la lactase, il reste dans l’intestin et est alors métabolisé par certaines bactéries du système intestinal qui se mettent à produire de l’hydrogène. Les symptômes de l'intolérance au lactose sont des ballonnements, des crampes d’estomac douloureuses et des diarrhées entraînant rapidement l'apparition d'un dégoût du lait.
Cette lactase est présente à la naissance (sauf dans les cas tout à fait exceptionnels d’intolérance congénitale en lactase) mais sa quantité va décroître en moyenne de 90 à 95% au début de la petite enfance. Selon les populations, la prévalence de l’intolérance va de 2 % à 15 % chez les Nord-Européens, jusqu’à près de 100 % chez les Asiatiques.
La plupart des intolérants au lactose souffrent cependant d'une carence partielle en lactase et non d'une absence totale de cette dernière, et sont capables de consommer des produits laitiers en petite quantité comme des yaourts  et même du fromage.

L'allergie au lait

L'allergie au lait est une réaction du système immunitaire  dirigée contre les  protéines qui se trouvent dans le lait. C’est une maladie qui touche essentiellement le nourrisson (1 à 3% d’entre eux) au moment de l’introduction du lait maternisé (dans les premiers jours de vie ou au moment du sevrage) et qui est souvent transitoire avec apparition d’une tolérance au lait dans la plupart des cas entre 1 et 2 ans. 

Il peut s’agir d’une allergie IgE-dépendante avec production d’anticorps de type IgE contre les différentes protéines du lait, le plus souvent des caséines. La rencontre anticorps/ protéines du lait va être responsable de symptômes d’allergie de gravité variable allant de la simple urticaire au choc anaphylactique. Ainsi après la prise d’un biberon de lait le nourrisson va  présenter une urticaire localisée, autour de la bouche, plus étendue ou généralisée. Il peut y avoir également :

- des symptômes digestifs : vomissements immédiats, diarrhées
- des symptômes respiratoires : toux, gêne respiratoire
- voire un oedème de Quincke ou un malaise lié à un choc anaphylactique !

Il importe de faire rapidement le diagnostic par des tests cutanés et biologiques à la recherche d’IgE spécifiques des différentes protéines du lait de vache.

Le traitement repose sur des « laits » avec hydrolysats extensifs de protéines , laits dans lesquels les protéines subissent une fragmentation poussée et perdent ainsi leur caractère allergénique. Le régime sans lait se poursuit jusqu’à l’âge de un an, avant que soit proposée une réintroduction des protéines du lait de vache à l’hôpital, sous surveillance médicale, pour voir si l’enfant est devenu ou pas tolérant au lait et lui autoriser alors l’ensemble des produits laitiers. 

Il existe aussi des formes d’allergie au lait non IgE dépendante où le bilan allergologique reste négatif. Elles concernent généralement des nourrissons qui présentent des coliques abdominales douloureuses après les biberons, qui pleurent beaucoup, ont parfois un peu d’eczéma et qui vont se transformer après quelques jours seulement d’un régime sans lait de vache (on utilise les mêmes laits que dans les formes IgE dépendantes). Là aussi la réintroduction du lait de vache se fera vers un an, en milieu hospitalier et en aucun cas à la maison du fait du risque de réactions graves (malaise, choc) au moment de la réintroduction. 

Une allergie au lait est en effet bien plus sérieuse qu'une intolérance au lactose ! 
Si vous pensez à une intolérance au lactose ou une allergie au lait, ne retenez pas cette hypothèse sans preuve ! Il est très important que vous consultiez votre médecin de famille, lequel vous orientera éventuellement vers un allergologue, pour faire le bon diagnostic. 
D'autres maladies que l'intolérance ou l'allergie au lait peuvent se manifester par des symptômes comparables et pourraient vous conduire à exclure, à tort, le lait de votre alimentation ou celle de votre enfant.

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